Ce 28 novembre 2024, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, a annoncé le lancement d’une consultation publique sur l’affichage du coût environnemental des vêtements. Cette consultation concerne deux projets de textes fixant les modalités de calcul et de communication du coût environnemental des produits textiles, ainsi que le cadre relatif à la signalétique et à la méthodologie de calcul.
Cette initiative, initialement prévue pour un déploiement volontaire à l’automne 2024, s’inscrit dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021 et vise à mieux informer les consommateurs sur l’impact écologique de leurs achats textiles, répondant ainsi aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat.
Les objectifs de l’affichage environnemental
L’affichage environnemental a pour but d’informer les consommateurs sur l’impact écologique de leurs achats textiles, tout au long de leur cycle de vie. En fournissant une information claire et transparente, il vise à orienter les choix vers des produits plus respectueux de l’environnement et à encourager les entreprises à adopter des pratiques d’écoconception. Ce dispositif public, encadré par des règles communes, s’adresse également aux producteurs et aux distributeurs pour valoriser leurs efforts en matière de durabilité.
Pour quelles raisons ?
L’industrie textile est responsable de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Face à l’augmentation de la consommation vestimentaire — 40 % de vêtements achetés en plus qu’il y a 15 ans — le gouvernement souhaite sensibiliser les citoyens à l’empreinte environnementale de leurs achats. L’affichage du coût environnemental permettra aux consommateurs de comparer l’impact écologique de différents produits, les aidant ainsi à faire des choix plus responsables, notamment en privilégiant le Made In Europe, très en avance sur les questions de développement durable et de RSE.
Comment ça marche ?
Le coût environnemental sera exprimé en « points d’impact pour la planète », calculés à partir de 16 critères européens, complétés par 3 critères spécifiques à la France :
- Pollution microplastique : évaluation des rejets de microfibres plastiques lors de l’utilisation et du lavage des textiles.
- Conditions de fin de vie du produit : prise en compte des possibilités de recyclage ou de réutilisation des vêtements.
- Durabilité non-physique : aspects tels que la largeur de gamme, l’incitation à la réparation et la traçabilité des étapes de fabrication, pénalisant notamment les marques de « fast fashion ».
Ce système vise à offrir une information claire et transparente, permettant aux consommateurs de choisir, par exemple, entre deux t-shirts de prix équivalents, celui ayant le moindre impact environnemental.
Une consultation publique
La consultation publique est ouverte du 28 novembre au 19 décembre 2024. Elle invite citoyens, professionnels et associations à contribuer à la finalisation du dispositif. Les avis recueillis permettront d’élaborer une réglementation juste et efficace, soutenant la transition écologique.
Un outil mis à disposition des entreprises du secteur
Pour faciliter le calcul du coût environnemental, le ministère met à disposition des entreprises l’outil Ecobalyse. Développé en open source par la Fabrique du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, avec l’appui de l’ADEME, cet outil permet aux professionnels d’obtenir facilement et gratuitement le coût environnemental de leurs produits.
Quelles modalités d’affichage ?
L’affichage environnemental sera visible sur le support le plus approprié : directement sur le produit, en rayonnage ou sur les sites internet des enseignes. Un visuel spécifique (illustration de l’article) permettra aux consommateurs de comparer les produits et de faire des choix éclairés.
En conclusion, l’affichage environnemental des produits textiles représente une avancée significative vers une meilleure information des consommateurs et une incitation pour les entreprises à adopter des pratiques plus durables. Une véritable opportunité pour les acteurs de la filière textile Européenne.