Deux ans après la promesse d’un retour à l’équilibre de la marque, anciennement leader de l’habillement, c’est la liquidation judiciaire de Camaïeu qui vient d’être prononcée.
L’endettement, une activité en fort recul ont pesé dans la décision du tribunal, incrédule devant le plan de continuation présenté par l’actionnaire et qui demandait 80 mios de liquidités pour les seuls prochains mois.
Les 511 magasins du réseau seront fermés et les 2.600 salariés seront licenciés d’ici fin octobre.
L’enseigne n’aura pas résisté à la pandémie (fermetures, perturbation des approvisionnements, changement des habitudes de consommations).
Elle a également été victime d’une cyberattaque entraînant une perte sèche d’activité de 40 mios d’Euros.
Mais c’est certainement le modèle économique de Camaïeu qui a précipité sa chute.
Les ventes d’habillement post-covid ont baissé de 5% sur le premier semestre 2022, de 9% dans les réseaux de magasins. L’activité e-commerce de Camaïeu n’a pas compensé cette tendance.
Cette tendance au déclin des magasins physiques est un mouvement enclenché bien avant la pandémie (- 15 % entre 2007 et 2018).
Les français achètent moins mais ‘’mieux’’, notamment en 2nde main. Le milieu de gamme face aux produits de meilleure qualité ou au contraire face aux prix de la fast fashion et sa capacité de renouvellement permanente des collections.
L’homme d’affaires bordelais et repreneur Michel Ohayon n’a pas pu rééditer le redressement du réseau de magasins La Grande Récré. Deux ans après la reprise des actifs, Camaïeu accuse une dette de 250 millions d’Euros.
